Un texte de Lise Millette
Le président du groupe Tous unis contre un registre québécois des armes à feu, Guy Morin, estime que le registre sera coûteux et ne permettra pas aux autorités d’avoir le véritable portrait de la présence d’armes au Québec.
Toujours selon lui, le registre sera coûteux et inefficace, comme l’a été celui du fédéral. Il ajoute que la confusion est grande chez les propriétaires d’armes avec toutes les règlementations successives.
Il y a 500 000 propriétaires d’armes à feu et plus. Il y en a beaucoup qui ne savent pas que le registre existe, d’autres que le registre canadien existe encore. D’autres pensent qu’il n’y a jamais eu de registre au Canada.
"Chaque année, quand ils font des barrages routiers dans les ZECS ou les Parcs, il y a des personnes qui se font arrêter, dans la soixantaine passée, et qui vont à la chasse depuis 20 ou 30 ans et qui n’ont pas leur Permis de possession d’acquisition d’armes à feu parce qu’elles ne savent même pas que ça en prend un", soutient Guy Morin.
Un secteur économique important
Pour le président de l’Association chasse et pêche du Témiscamingue, Dany L’Heureux, l’information sur la procédure d’enregistrement a été fournie aux membres.
"Nous avons transmis l’information. Nous ne sommes pas là pour dire aux gens de ne pas enregistrer leur arme à feu. C’est une loi en vigueur, une loi se doit d’être respectée selon l’Association", a expliqué Dany L’Heureux.
Par contre, nous, les gens, pour la majorité, ne le feront pas. On va voir ce qui va arriver avec le nouveau gouvernement en place.
"Nous avons demandé des ajustements par rapport à la loi, mais on n’a pas eu de suivi vraiment. Pour ce qui est de savoir ce qui va arriver, l’avenir va nous le dire", ajoute-t-il.
Impacts sur la chasse ?
Le président de l’Association du Témiscamingue redoute que cette procédure vienne peser sur l’industrie de la chasse. Il mentionne que cette pratique, qui s’inscrit dans la poursuite des traditions familiales pour plusieurs personnes, est de plus en plus coûteuse. Il cite notamment le prix des permis et des coûts des baux de location pour les camps de chasse. Malgré cette pression financière, la relève est tout de même présente.
"J’ai la chance d’être moniteur à l’arc et à la carabine et la relève au Témiscamingue est vraiment bonne. La chasse et la pêche au Témiscamingue c’est un secteur économique vraiment important. Ça se transmet encore et que les vraies valeurs sont là", insiste Dany L’Heureux.
Jusqu’au 29 janvier pour l’immatriculation
Le texte de loi précise que les renseignements colligés dans le registre sont destinés aux autorités publiques qui pourront ainsi « connaître la présence des armes à feu sur le territoire du Québec ainsi que leur propriétaire. Cela vise également à appuyer les agents de la paix dans leur travail d’enquête ainsi que lors de leurs interventions. »
La loi qui met en œuvre le registre québécois a été adoptée en 2016, au terme d’un différend juridique avec le fédéral sur les données de l’ancien registre des armes à feu, après sa dissolution sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Plusieurs groupes, notamment des anciens étudiants et survivants de la tuerie de l’école Polytechnique, où s’est produite la tuerie de 1989, réclament un meilleur encadrement des armes à feu.