Les étudiants du Canada ont commencé à se mobiliser, afin d’exiger d’Ottawa une législation ambitieuse ainsi qu’une vision d’avenir beaucoup plus vastes que l’actuel projet de loi C-71.
En mars dernier, le gouvernement fédéral a présenté le projet de loi C-71 ayant comme objectif d’accroître la sécurité des Canadiennes et des Canadiens en renforçant la législation sur les armes à feu. Cependant, le projet de loi C-71n’interdit pas les types d’armes utilisés dans les pires tueries de masse dans notre pays et aux États-Unis.
Nous croyons, comme la vaste majorité des chercheurs et la majorité de la population canadienne, qu’un contrôle des armes plus strict améliorera la sécurité publique.
Aujourd’hui, nous invitons tous les citoyens canadiens soucieux de leur sécurité et celle des générations futures à se joindre à nous pour demander un meilleur contrôle des armes à feu. Nous croyons, tout comme la vaste majorité des chercheurs et la majorité de la population canadienne, qu’un contrôle des armes plus strict permettra l’amélioration de la sécurité publique.
Puisque 80% des décès causés par des armes à feu étaient des suicides et qu’une augmentation de 7% d’homicides a été notée entre 2016 et 2017, nous demandons d’avoir recours à l’avis d’un spécialiste de la santé dans des cas où l’individu aurait manifesté des facteurs de risques sérieux tels que des troubles de santé mentale ou un passé violent.
La possession d’arme est autorisée malgré de sérieux facteurs de risque
La nouvelle législation n’aurait pas sauvé Adrian Clavier, qui a utilisé une arme enregistrée pour se suicider en 2015. Il avait fait part de ses troubles de santé mentale lors de sa demande de permis d’armes à feu, il a bénéficié de soins psychiatriques pendant 35 ans et utilisait une médication ayant pu contribuer à des pensées suicidaires.
Pourtant, le fonctionnaire de Saskatchewan responsable d’approuver sa demande n’a jamais contacté son psychiatre ni demandé un avis médical. La famille d’Adrian a contacté les autorités pour partager ses craintes, mais il a tout de même pu obtenir une arme légalement.
Bien que le projet de loi C-71 permettra aux enquêteurs d’accéder aux antécédents d’un candidat sans restriction temporaire (c’est-à-dire sans être limité aux cinq dernières années), la législation telle qu’écrite ne changera en rien les nombreux cas où la possession d’armes a été autorisée malgré les facteurs de risque sérieux déjà connus par les autorités.
Nous demandons aussi l’interdiction des armes de poing et des armes d’assaut semi-automatiques, les deux types d’armes les plus utilisées dans les tueries de masse aux États-Unis.
Nous demandons aussi l’interdiction des armes de poing et des armes d’assaut semi-automatiques. Ce sont les deux types d’armes les plus utilisées dans les tueries de masse aux États-Unis. Le but ici n’est pas d’interdire toutes les armes à feu, mais bien de prévenir l’accès légal aux types d’armes les plus dangereux pour la vie humaine.
Devant ces faits, nous croyons que les étudiantes et les étudiants à travers le pays ne devraient pas avoir à se préoccuper de leur sécurité lorsqu’ils sont à l’école. Un meilleur contrôle des armes à feu au Canada aurait un effet positif sur les 165 000 membres que nos organisations représentent.
C’est la raison pour laquelle, nous, étudiantes et étudiants de partout au Canada, avons commencé à nous mobiliser afin d’exiger d’Ottawa une législation ambitieuse ainsi qu’une vision d’avenir beaucoup plus vastes que l’actuel projet de loi C-71, tant au niveau des armes qui devraient être interdites qu’au niveau du contrôle sur celles permises.
Tout en nous inspirant de la campagne des étudiantes et des étudiants américains de Parkland, nous unissons nos voix à celles des Canadiennes et des Canadiens qui ont manifesté en faveur du mouvement March For Our Lives, des proches de victimes, des villes de Toronto et de Montréal et de la majorité du public pour réclamer un meilleur contrôle des armes à feu au Canada.